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En l’opulent personnage de El Hadji Abdou Kader BEYE ce sont les nantis, les nouveaux riches, les « hommes d’affaires », bref la nouvelle bourgeoisie aux dents longues creusant sa place au soleil, qui sert de cible à Ousmane SEMBÈNE. Mais ce puissant quinquagénaire, au soir du mariage avec sa troisième femme, se découvre mystérieusement impuissant. Il a le Xala. Alors commence la passion dérisoire de El Hadji : les amis, tout d’abord compatissants, s’éloignent, goguenards puis méprisants ; la belle-famille, avide, complote ; sa propre famille l’exploite ; les banquiers font la sourde oreille ; les affaires périclitent ; c’est la faillite. Tout cela à cause de ce Xala, de ce sort qui le frappe, châtiment d’une faute ancienne contre les plus pauvres de ses concitoyens. La fin du livre ― moment ultime de cette passion du mauvais riche ―, d’un baroque cruel, a la grandeur sacrilège d’une séquence du cinéaste Luis Buñuel.
Dans la lignée de son précédent roman, Le Mandat, Ousmane SEMBÈNE, avec Xala, témoigne d’une observation aiguë de la société urbaine dans son évolution en Afrique de l’Ouest.
Fils de pêcheur, Sembène Ousmane est né en 1923 en Casamance.
Autodidacte, il a été tour à tour mécanicien, maçon et militaire, puis docker à Marseille. Rentré en Afrique après de nombreux voyages en Europe, il a mené depuis une double activité d'écrivain et de réalisateur de cinéma. Il est décédé le 9 juin 2007 à Dakar.
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