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Re-lecture. Les intellectuels africains savent bien ce qui est en jeu dans ce mot, qui ne signifie pas, on s'en doute, qu'une simple façon de relire. La re-lecture africaine exprime l'exigence, dans une perspective critique, mais aussi fondatrice, d'une réappropriation d'un discours africain authentique, c'est-à-dire une rude entreprise dans laquelle chaque chercheur, professeur ou responsable de certains domaines du savoir ne peut pas ne pas se sentir profondément engagé. V. Y. Mudimbe dans l'Odeur du Père, après l'Autre Face du Royaume (1973), administre la preuve éclatante de la fécondité d'un tel travail théorique. Dans des textes modernes importants, de vastes problèmes produits et posés par la civilisation occidentale sont examinés, réévalués avec tout le savoir utile, la rigueur de la lecture et surtout - donnant à ces approches toute leur fécondité -, le souci épistémologique fondamental de ne pas tomber dans la " ruse " qui consisterait à mettre en question le discours du " Père " avec les paroles inspirées par ce " Père " lui-même. La mise en œuvre d'un tel " écart " est le prix de cet effort. Ne serait-ce que pour avoir su assumer ce " beau risque ", le livre de Mudimbe est exemplaire.
Né le 8 décembre 1941 à Likasi (anciennement Jadotville) au Congo belge (aujourd’hui République démocratique du Congo), Valentin-Yves Mudimbe se destine très tôt à la prêtrise ; il fréquente des séminaires jusqu’à faire son noviciat dans un monastère bénédictin. En 1962, il abandonne la voie sacerdotale et s’inscrit à l’université en Belgique. Il est notamment l’élève du philosophe Franz Crahay. En 1970, il obtient un doctorat en lettres et en philosophie à l’Université de Louvain. De retour en Afrique, il enseigne à l’Université nationale du Zaïre. En 1979, comme beaucoup d’intellectuels zaïrois, il s’exile, d’abord en Afrique, en Europe ensuite, puis enfin aux Etats-Unis, où il s’installe durablement. Il devient professeur au Harverford College, à l’université Stanford, et à la Duke University.
Il est l’auteur d’une oeuvre conséquente, d’une rare diversité : à côté de ses recueils de poèmes, il a exprimé sa pensée dans une oeuvre romanesque importante. En 1973, paraît son premier roman, Entre les eaux, chez Présence Africaine, suivi du Bel immonde, en 1976, puis L’écart en 1979, chez le même éditeur. Mais sa pensée s’est surtout illustrée dans un livre majeur, The Invention of Africa, paru en 1988, traduit et republié chez Présence Africaine en 2021. Cet ouvrage indispensable pose la question de la signification d’un savoir à proprement parler africain et pointe les limites du regard occidental dans l’appréhension des réalités africaines.