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Les statues meurent aussi est un documentaire-court métrage français réalisé par Chris Marker et Alain Resnais sorti en 1953.
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Les statues meurent aussi est un documentaire-court métrage (30 min) français réalisé par Chris Marker et Alain Resnais sorti en 1953.
Il fut commandité par la revue Présence africaine. Partant de la question « Pourquoi l’art nègre se trouve-t-il au musée de l’Homme alors que l’art grec ou égyptien se trouve au Louvre ? », les deux réalisateurs dénoncent le manque de considération pour l'art africain dans un contexte de colonisation. Le film est censuré en France pendant huit ans en raison de son point de vue anti-colonialiste.
« Quand les hommes sont morts, ils entrent dans l'histoire. Quand les statues sont mortes, elles entrent dans l'art. Cette botanique de la mort, c'est ce que nous appelons la culture. »
C'est ainsi que commence ce documentaire controversé qui pose la question de la différence entre l'art nègre et l'art royal mais surtout celle de la relation qu'entretient l'Occident avec cet art qu'elle vise à détruire sans même s'en rendre compte. Ce n'est pas encore la vague indépendante, mais quelques prémices se font sentir dans ce film. Un saut dans le passé, une photographie du point de vue occidental.
Alain Resnais est un réalisateur français, également scénariste et monteur, né le 3 juin 1922 à Vannes (Morbihan).
Chris Marker, né Christian Bouche-Villeneuve, le 29 juillet 1921 à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine), est un réalisateur et photographe français. Son film le plus connu est sans doute la Jetée mais Marker est l'auteur de nombreux documentaires, qui sont des essais cinématographiques au style très personnel, le Fond de l'air est rouge ou Sans soleil notamment. Chris Marker est aussi écrivain.L'un de ses premiers documentaires, Les statues meurent aussi, co-réalisé par Alain Resnais, est un essai sur la réception des œuvres d'art africaines en métropole et est très influencé par le thème malrucien du « Musée imaginaire ». À travers l'idée que le système colonial s'autolégitime politiquement en maintenant un point de vue anti-historique sur les traditions et le patrimoine des peuples dont il assure l'administration, le film lie dans un même mouvement la dénonciation de l'impérialisme culturel et la critique des dysfonctionnements économiques découlant de ce type de régime — ce qui explique sa longue censure en France.