Gabriel Lisette, Administrateur de la France d'Outre-Mer, d'origine antillaise, est arrivé à Brazzaville en 1944, quelques mois après la Conférence de Brazzaville de janvier-février 1944 où le Général de Gaulle, René Pleven et le Gouverneur général Eboué avaient proclamé l'urgence de rapports nouveaux entre la France et ses colonies.
LISETTE Gabriel
abriel Lisette, né le 2 avril 1919 à Puerto Bello (Panama) et décédé le 3 mars 2001 à Port-de-Lanne (Landes), est un homme politique tchadien qui a joué un rôle important dans la décolonisationde son pays.
Lisette fonde au lendemain de la Seconde Guerre mondiale le Parti progressiste tchadien (PPT), section locale du Rassemblement démocratique africain en 1947. Cet ancien administrateur des colonies, breveté de l'École nationale de la France d'outre-mer (ENFOM), est élu dès 1946 et jusqu'en 1959, député du Tchad sous l'étiquette UDSR. Maire de Fort-Lamy en 1956, il devient l'année suivante vice-président du Conseil de Gouvernement du Tchad.
Son ascension parait bien engagée en dépit de méthodes de propagande criticables (vente d'images à son effigie etc.), d'accusations de corruption et surtout malgré son origine non-africaine que ses adversaires mettent en avant pour le disqualifier.
Lisette participe en août 1958 au Comité consultatif constitutionnel mis en place par le général de Gaulle en métropole et, en novembre de la même année, est élu Chef du gouvernement du Tchad. Il démissionne de cette charge en février 1959 pour devenir ministre conseiller de la toute nouvelle Communauté en juillet. L'indépendance du Tchad acquise un an plus tard (juillet 1960) le place dans la position de chef naturel du nouvel État.
Toutefois, les oppositions au sein du PPT sont nombreuses, notamment de la part de François Tombalbaye, chef du gouvernement depuis juin 1959, dont l'animosité envers Lisette date du début de l'Union française. Réussissant un habile rapprochement avec le Parti National Africain, organe des musulmans du Nord, Tombalbaye réussit au mois d'août à démettre son rival de toutes ses fonctions.
L'opposition du Nord contre le Sud, mise en œuvre à cet instant au bénéfice d'un groupe politique, est la première expression d'une stratégie dont les dérives coûteront fort cher au pays jusqu'à aujourd'hui. Quoi qu'il en soit, rappelant souvent cet acte fondateur légitimant son action, le nouveau président présentera encore, dix ans plus tard, Lisette comme l'âme des complots, réels ou imaginaires, fomentés contre lui.
Contraint à l'exil, Lisette retourne alors en France où un poste de Ministre conseiller du gouvernement Michel Debré lui est donné de 1959 à 1961.
En 1976, il fonde une association à but humanitaire, la Société mutuelle des originaires d'Outre-Mer (SMODOM) sur le modèle des sociétés d'entraide du XIXe siècle. Il publie enfin en 1983 un livre sur les événements auxquels il avait participé au sein du RDA.
Président du Comité national des associations du souvenir, Lisette obtient à ce titre qu'on grave en avril 1988 deux inscriptions sur les murs du Panthéon à Paris. L'une à la mémoire de Toussaint Louverture, l'autre à celle de Louis Delgrès.
Il meurt en 2001 dans le Sud-Ouest de la France.
Un collège du Tchad porte aujourd'hui son nom.
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