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Colloque international de Tokyo - Présence Africaine

Dates 23 et 24 août 2017

Lieu : Institut de recherches sur les langues et les cultures d’Asie et d’Afrique (ILCAA), Université de Tokyo des Langues Etrangères (Japon)

 

Présence Africaine : Vers de nouvelles perspectives politiques et culturelles

Identités, mémoires, résistances entre l’Afrique, l’Europe et les Amériques de la colonisation à la post-colonie

 

Contexte

Résumé du projet

Notre projet de recherche porte sur la revue littéraire et culturelle « noire » Présence Africaine, créée par le sénégalais Alioune Diop en 1947 et qui continue d’être publiée jusqu’à nos jours. En tant que revue majeure de l’intelligentsia « noire », elle a joué un rôle politique et culturel particulièrement important dans la période de la décolonisation autour des années 1950. En réexaminant les thèmes fondamentaux de ces années d’émancipation, le projet tente de jeter un nouvel éclairage sur la pensée et les mouvements noirs du milieu du XXe siècle, représentés, entre autres, par la « négritude ». De cette manière le projet tente d’explorer les relations fluctuantes entre la politique et la culture dans un monde de plus en plus mondialisé pendant et après la Guerre Froide. Cette recherche conjointe nous permet de combiner différents domaines d’études et aires géographiques comme l’anthropologie et la littérature, l’Afrique et les Caraïbes, les « mondes » francophone et anglophone.

Objectifs du projet

Le premier objectif de notre projet de recherche est d’illustrer le rôle joué par Présence Africaine dans l’ère des décolonisations à partir de la fin de la seconde guerre mondiale. Le projet s’attache particulièrement à la deuxième période de la revue (à partir de 1955) qui s’étale tout au long des travaux des deux Congrès des écrivains et artistes noirs (en 1956 et en 1959).

Le deuxième objectif du projet est d’examiner comment les discussions des contributeurs de la revue ont été élargies ou suspendues. A titre d’exemple, la question autour de la langue pour les écrivains du monde colonial, qui a été examinée dans le débat éminemment connu dans les années 1950 sur « la poésie nationale », reste encore valide. Parfois, lorsque le fondement et l’idéal de l’indépendance ont pu être remis en question, les architectes culturels noirs ont mené des débats intenses sur l’avenir de l’Afrique, ce qui en soi continue d’avoir de la pertinence aujourd’hui. Partant de la pensée intellectuelle « noire » issue de la période coloniale (dans un temps où la culture et la politique étaient nécessairement enchevêtrées), notre projet de recherche tente d’en explorer les héritages dans notre monde globalisé de l’après-guerre froide.

Importance du projet

Incontestablement, Présence Africaine est une ressource inestimable pour examiner les discours intellectuels sur l’Afrique de 1947 à nos jours. La revue propose un large éventail et un grand nombre d’articles dans différents domaines des sciences humaines et sociales. L’étude des divers thèmes de la revue nécessite la collaboration de chercheurs de différentes disciplines. C’est dans cette optique que le groupe de projet est composé de divers chercheurs des domaines de l’anthropologie et de la littérature, qui mutualisent leurs compétences et terrains d’expertises. En s’appesantissant sur Présence Africaine comme lieu de discussion collective autour des questions (post-) coloniales, ce projet de recherche tente d’analyser un monde contemporain en pleine mutation, d’ouvrir des perspectives multiples à l’intersection de la politique et de la culture, de découvrir de nouveaux horizons. L’objectif final du projet est d’organiser et de participer à diverses conférences nationales et internationales et de publier une collection d’essais académiques, y compris des traductions. Les résultats du projet devraient avoir un fort impact non seulement sur les études africaines mais aussi sur les domaines de la recherche culturelle en général, par exemple en anthropologie et en littérature.

 Appel à communication

Dans une perspective pluridisciplinaire (littérature, anthropologie, ethnologie, psychologie, philosophie, histoire, sciences politiques, philosophie, sciences juridiques, sciences de l’éducation, etc.) ce colloque abordera l’historiographie africaine, les regards croisés autour de l’esclavage, de la question coloniale, des décolonisations de la seconde moitié du XXe siècle (englobées dans la dynamique du mouvement des non-alignés).

Ce colloque traitera de la question de la mémoire et de l’histoire, des mémoires et des histoires entre l’Afrique, l’Amérique et l’Europe. Comme le dit si bien Pierre Nora, « la mémoire est la vie, toujours portée par les groupes vivants, et, à ce titre, elle est en évolution permanente, ouverte à la dialectique du souvenir et de l’amnésie, inconsciente de ses déformations successives, vulnérables à toutes les utilisations et manipulations, susceptible de longue latences et de soudaines revitalisations. L’histoire est la reconstruction toujours incomplète et problématique de ce qui n’est plus. La mémoire est un phénomène toujours actuel, un lien vécu au présent éternel ; l’histoire est une représentation du passé »[1]. Toute histoire est fille du contexte qui la porte. Quel a été le rôle de Présence Africaine dans le « réveil » des consciences des peuples opprimés ? Quelles sont les nouvelles formes d’écriture de l’histoire des sociétés africaines ? Dans quelle mesure la revue Présence Africaine permet-elle de sortir l’aliénation ? Quelle est la place de la Négritude ? Et pour reprendre Marc-Vincent Howlett et Romuald Fonkoua, comment Présence Africaine s’inscrit dans l’histoire des mouvements littéraires afro-américains et « dans le même temps, s’en affranchit en construisant un espace de discours spécifique. Présence Africaine est à la fois un héritage et une naissance »[2]. Comment la revue est perçue en dehors de l’Afrique, de l’Amérique ou de l’Europe ?

En suivant quelques points saillants de la « fracture coloniale » pour reprendre l’expression de Nicolas Bancel, Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, au-delà des questions des perceptions et des représentations du passé colonial, comment ce dernier s’ancre-t-il au temps présent ? Et comment écrire cette histoire du temps présent en Afrique ? Ceci ouvre aussi une réflexion autour des représentations sociales de l’image du « Noir », des préjugés et stéréotypes : dans les arts, dans la littérature, la poésie, dans la musique, la danse, etc. Comment Présence Africaine évoque ces thèmes ? Quelle est son influence sur les mouvements intellectuels ?

Il est question à travers la réflexion sur le passé colonial d’envisager une rencontre des civilisations. Ainsi, le colloque invite à revisiter, à travers leurs pères fondateurs, les concepts majeurs de « négritude » (Césaire, Senghor), de « créolisation » (E. Glissant), « consciencisme » (Nkrumah), « d’occidentalisation » de l’Afrique, de mondialisation, d’Eurafrique, de panafricanisme, « colonial mentality », « complexe du colonisé », l’afrocentrisme, etc. Comment la revue Présence Africaine accompagne, depuis 70 ans les dynamiques culturelles en œuvre sur le continent africain et dans ses différentes diasporas (Amériques, Antilles, Europe). Il sera question, de la Caraïbe à la méditerranée en passant par l’Atlantique et le Pacifique, de traversées et de parcours de dissidences, de combats et de conquêtes de la dignité afin de renoncer aux « pensées-systèmes ». Quelle place Présence Africaine accorde-t-elle aux mouvements politiques ? Avec l’ère des « indépendances », au sortir de la seconde Guerre mondiale, et depuis les années 1950, quels sont les marqueurs de la reconquête de leurs identités par les populations africaines et diasporiques ? Comment construire de nouvelles relations avec les ex-métropoles ?

Le colloque examinera également, à partir de l’esclavage et de ses séquelles, les évolutions des diasporas noires aux Amériques, dans la Caraïbe, en Europe, en Asie… sans oublier les phénomènes de migration, de l’exil ou des littératures marronnes.

A partir d’un examen approfondi de l’évolution même de la revue Présence Africaine, on pourra aussi s’interroger sur sa place dans l’espace médiatique ou sur sa réception par un public non africain (notamment en Europe ou aux Amériques).

Sans être limitatifs, voici quelques pistes de réflexion :

  • Politique
  • Social
  • Economie
  • Education
  • Arts et culture, cinéma, danse
  • Littérature, poésie, fiction, théâtre, nouvelles, etc.
  • Biographies et grandes figures : Alioune Diop, Aimé Césaire, Léopold Sédar Senghor, Glissant, Cheikh Anta Diop, Léon-Gontran Damas, Kwame Nkrumah, Edouard Glissant, Christiane Yandé Diop, Frantz Fanon, Jacques Rabemananjara, Chinua Achebe, Françoise Balogun, Roger Bastide, Clarke John Henrik, Maryse Condé, René Depestre, Pathé Diagne, Marcel Griaule, Ibrahima Baba Kaké, Wole Soyinka, Paulin Soumanou Vieyra, Richard Wright, Jean Suret Canale, etc.
  • Congrès des écrivains Noirs, mouvement associatif
  • Festival des Arts Nègres
  • Diasporas, Migrations, Eurafrique, panafricanisme, etc.
  • Mouvement des Non Alignés
  • Géopolitique, Guerre Froide
  • Femmes et cadets sociaux
  • Pratiques sportives, loisirs
  • Colonisation, décolonisation, post-colonie
  • Place de Présence Africaine dans l’espace des revues : la réception de Présence Africaine
  • Des fondateurs aux continuateurs : l’évolution de Présence Africaine
  • Mondialisation et sociétés
  • Fuite des cerveaux
  • Corps, santé, vulnérabilités, handicap et maladie
  • Guerres et paix

 Propositions de communications et organisation du colloque :

Les personnes désirant présenter une communication sont priées d’envoyer un résumé n’excédant pas 5000 signes (titre, problématique, méthodologie, terrain, approche théorique, résultats attendus et, cinq mots-clés). Les éléments suivants doivent également figurer dans la réponse envoyée : nom et prénom du ou des auteurs, la fonction et le rattachement institutionnel ainsi que les coordonnées complètes (courriel, téléphone, adresse postale).

Les propositions sont rédigées en anglais, français ou japonais[3] au format word (.doc) ou rtf.

Les propositions doivent être adressées à l’adresse suivante :

sakumayutaka@aa.tufs.ac.jp avec copie à : nakamuu1975@hotmail.co.jp et lomo@unistra.fr

 

Date limite d’envoi des propositions de communications : 28 février 2017

Calendrier et lieu :

  • 15 mars 2017 : annonce des propositions retenues
  • 30 mars 2017 : diffusion du programme provisoire du colloque
  • 20 avril 2017 : date limite de confirmation de participation des intervenants au colloque
  • 30 avril 2017 : diffusion programme final et inscriptions
  • 15 juin 2017 envoi des communications par les auteurs (25.000 à 30.000 signes)
  • 23 et 24 août 2017 : déroulement du colloque international à L’Institut de recherches sur les langues et les cultures d’Asie et d’Afrique (ILCAA), Université de Tokyo des Langues Etrangères (Japon)

Pour plus d’information à propos du colloque, des informations seront mises en ligne prochainement sur le site internet suivant :

http://www.aa.tufs.ac.jp/en

Coordination scientifique

Takayuki Nakamura, Professeur de littérature francophone, Coordinateur du projet, Université Daito Bunka, Tokyo, Japon

Aggée Célestin Lomo Myazhiom, Professeur invité à l’Université des Langues Etrangères de Tokyo, ILCAA, Japon ; Maître de conférences HDR en sociologie, UMR 7367 Dynamiques Européennes, CNRS-Université de Strasbourg

Yutaka Sakuma, Professeur d’anthropologie, Université des Langues Étrangères de Tokyo, ILCAA, Tokyo

 

Comité scientifique

Kofi Adu Manyah, Senior Lecturer en sciences du langage, Département des Langues Modernes, Kwame Nkrumah University of Science and Technology, Kumasi, Ghana

Ramatoulaye Diagne Mbengue, Professeur des Universités, Département de Philosophie, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal

Romuald Fonkoua, Professeur de littérature comparée, Directeur du Centre International d’Etudes Francophones (Université de Paris IV, Sorbonne), Fellow Professor à l’Ecole française de Middlebury College (USA), Rédacteur en chef de la Revue Présence Africaine

Samba Gadjigo, Professeur de français et de littérature africaine, Mount Holyoke College, Etats-Unis (sous réserve)

Moriyuki Hoshino, Professeur de littérature française et francophone, Université de Tokyo, Japon

Alain Kiyindou, Professeur des Universités en Sciences de l’information et de la communication, Université Bordeaux Montaigne ; Directeur-adjoint de l’Equipe d’Accueil (EA 4426) MICA, Président de la Société Française des Sciences de l’Information et de la Communication

Aggée Célestin Lomo Myazhiom, Professeur invité à l’Université des Langues Etrangères de Tokyo, ILCAA, Japon ; Maître de conférences HDR en sociologie, UMR 7367 Dynamiques Européennes, CNRS-Université de Strasbourg

Corinne Mencé-Caster, Professeure des Universités en sciences du langage, responsable de la composante RELIR de l’Equipe d’Accueil 4080, Université de Paris IV Sorbonne (France) ; Présidente honoraire de l’Université des Antilles et de la Guyane

Takayuki Nakamura, Professeur de littérature francophone, Coordinateur du projet, Université Daito Bunka, Tokyo, Japon

Ryo Ogawa, Professeur d’anthropologie, Université des Langues Etrangères de Tokyo, ILCAA, Tokyo

Charles-Romain Mbelé, Professeur des Universités en philosophie, Ecole Normale Supérieure, Université de Yaoundé 1, Cameroun

Yutaka Sakuma, Professeur d’anthropologie, Université des Langues Étrangères de Tokyo, ILCAA, Tokyo

Roger Somé, Professeur des Universités en ethnologie, Département d’ethnologie, UMR Dynamiques Européennes, Université de Strasbourg

Yukitoshi Sunano, Professeur de littérature africaine, Université préfectorale de Kumamoto, Japon

Dominic Thomas, Directeur du Département d’études françaises et francophones et Professeur de littérature comparée à l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA), Etats-Unis

Joseph Tonda, Professeur des Universités en anthropologie et sociologie, Université Omar Bongo, Libreville, Gabon

Yutaka Yoshida, Professeur de littérature anglophone, Université des Sciences de Tokyo, Japon

 

Comité d’organisation

 Satoshi Hirota, doctorant en langues et littératures françaises, Université de Paris VIII, France

Moriyuki Hoshino, Professeur de littérature française et francophone, Université de Tokyo, Japon

Takayuki Nakamura, Professeur de littérature francophone, Coordinateur du projet, Université Daito Bunka, Tokyo, Japon

Aggée Célestin Lomo Myazhiom, Professeur invité à l’Université des Langues Etrangères de Tokyo, ILCAA, Japon ; Maître de conférences HDR en sociologie, UMR 7367 Dynamiques Européennes, CNRS-Université de Strasbourg

Ryo Ogawa, Professeur d’anthropologie, Université des Langues Etrangères de Tokyo, ILCAA, Tokyo

Yutaka Sakuma, Professeur d’anthropologie, Université des Langues Étrangères de Tokyo, ILCAA, Tokyo

Yukitoshi Sunano, Professeur de littérature africaine, Université préfectorale de Kumamoto, Japon

 

[1] Pierre Nora, Lieux de mémoire, tome1, Paris, Gallimard, Collection Quarto, 1997.

[2] Marc-Vincent Howlett et Romuald Fonkoua, « La maison Présence Africaine », Gradhiva [En ligne], 10 | 2009, mis en ligne le 04 novembre 2012, consulté le 26 décembre 2016. URL : http://gradhiva.revues.org/1537 ; DOI : 10.4000/gradhiva.1537

 

[3] Pour les collègues envoyant une proposition de communication en japonais, prière de transmettre également un résumé en français ou anglais.

Responsable :

Sakuma Yutaka

url de référence

http://www.aa.tufs.ac.jp/en

adresse

Tokyo, Japon, Université des Langues Etrangères

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