Une lecture subtile, dynamique, surtout courageuse, de quelques poètes négro-africains qui se réclame de l'exploration de la littérature, plus spécialement de la poésie, en tant que conscience de nous-mêmes, par-delà la mise en valeur du travail du signifiant, si caractéristique de notre époque.
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« Yâkâré » est un mot Toucouleur, qui signifie l’espoir et la volonté de parvenir au but. Pendant trois siècles, cet appel à la lutte a marqué leurs incessantes révoltes contre la grande déportation vers les Amériques. Aujourd’hui, la migration a changé de cadre et de destination.
Oumar Dia est né à Sintiane en 1952. Contraint de quitter son village pour subvenir aux besoins de sa famille, il est venu, comme des dizaines de milliers d’autres, chercher du travail jusque sur les rives de la Seine.
Passant à travers une aventure extraordinaire et banale à la fois, des rives d’un fleuve à l’autre, il n’a pas échappé à la terrible épreuve du navire négrier, comme les parents autrefois. C’est l’itinéraire de sa vie qu’il a ainsi raconté à Renée Colin Noguès : son récit prend forme à travers un long travail partagé sur le langage pour en préserver l’authenticité sans rompre la communication. Le récit d’Oumar ainsi entendu et livré est une entreprise interculturelle rare, une histoire de vie insolite. Il propose une vision inédite, bouleversante, de la migration, du choc des cultures, des dynamiques sociales. Il explique de l’intérieur la fraternité communautaire des villages à travers la diaspora, les luttes au sein du mouvement ouvrier sans que s’effacent les séquelles de la domination coloniale.
Renée Colin-Noguès a quitté ce monde en l’an 2000. Vingt-cinq ans après l’édition première, Oumar a voulu témoigner de la poursuite de son épopée personnelle et collective. Roland Colin, reprenant la posture d’écoute de Renée, a accompagné ce chemin d’écriture éclairant au plus vif les problèmes d’aujourd’hui. Oumar s’insurge contre le ghetto tragique du communautarisme, et plaide avec force pour une communauté nouvelle, ouverte aux métissages, trait d’union entre les cultures et les peuples.
Dans une vibrante préface, Mamadou Dia, premier président du gouvernement du Sénégal, a salué, ultime écrit avant sa mort, l’importance de ce récit de vie emblématique : « À le relire aujourd'hui, enrichi d'un épilogue prolongeant le fil de l'histoire jusqu'aux moments que nous vivons, je mesure à quel point il est nécessaire de remonter à la source pour comprendre le chemin de la vie. Et j'en tire la conviction que, malgré les souffrances et les luttes qui ont peuplé nos existences, rien n'est définitivement acquis dans le champ de l'émancipation de notre peuple, tout comme rien n'est perdu tant que les gens de la base ont la volonté de se battre. »